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Célébrons les droits des femmes
le 8 mars
Édito
Marie-Christine
Saragosse
PDG de France Médias Monde
Pourquoi le combat pour les droits
des femmes vous tient-il à cœur ?
Avec la montée en puissance des populismes, la remise en cause
des démocraties, les guerres et conf lits partout dans le monde,
nous vivons des moments très durs à l’international et, quand
le monde va mal, ce sont les femmes qui en sont les premières
victimes. On le voit partout, entre la remise en cause du droit à
l’avortement aux États-Unis, les féminicides ou l’affaire Pélicot en
France, l’invisibilisation des femmes en Afghanistan, le contrôle de
leur corps dans de nombreux pays comme en Iran, le viol utilisé
comme arme de guerre au Nord-Kivu, ou encore l’excision qui
continue de faire des ravages en Afrique… Il est plus que jamais
nécessaire de poursuivre le combat pour les droits des femmes
et leur égalité avec les hommes. C’est un engagement personnel
depuis toujours, et c’est le combat du 21
ème
siècle parce que si
52% de l’humanité est reconnue et dispose des mêmes droits que
les 48% restants, alors c’est l’humanité tout entière qui s’en porte
mieux. Ne pas reconnaître la place des femmes dans notre société,
c’est trahir l’idéal humaniste qui guide la civilisation.
Voyez-vous de nouveaux risques pour
les femmes, notamment à l’ère du numérique ?
Avec la montée en puissance des réseaux sociaux, mais aussi
l’intelligence artif icielle, on voit très nettement apparaître un nouvel
écueil pour les femmes, alors même qu’elles ont su s’emparer des
réseaux sociaux pour créer #MeToo, ce qui était pourtant un outil
fantastique pour la libération de la parole, comme on ne l’avait
jamais fait avant. Dans la haine en ligne, le cyberharcèlement,
mais aussi la désinformation, il y a une violence clairement dirigée
contre les femmes – accentuée par des groupes misogynes
et masculinistes – qui peut monter en puissance brutalement
pour créer la peur et faire que, même dans des démocraties, où
théoriquement l’égalité est reconnue en droit entre les hommes
et les femmes, elles vivent dans la censure, se taisent à nouveau,
et voient leurs droits reculer.